Au revoir Georgetown, bonjour Ipoh! Nous continuons notre petit tour de Malaisie par cette autre ville riche en Histoire.

Un petit tour de la ville
La région de Perak où se trouve Ipoh a été le théâtre de nombreuses luttes au cours de l’Histoire notamment à cause de son sol riche en étain. Dès le 17ème siècle, les Hollandais ont tentés d’obtenir le monopole du minerai mais ont dû faire face à une forte opposition des locaux. Ce sont les Britanniques qui ensuite réussirent à conclure un « accord » avec le sultan local et être ainsi résidents dans la région, ce qui signifiait que les Britanniques étaient consultés pour toutes les décisions prises par le sultanat. Il s’agissait cependant d’un accord de principe car dans les faits, c’était surtout les Britanniques qui contrôlaient…

La ville de Ipoh connut un essor rapide grâce au commerce de l’étain. Elle comprend donc de nombreux anciens bâtiments coloniaux mais aussi une importante gare qui était sur la première ligne de chemin de fer de la région. Les trains servaient notamment à transporter l’étain. Autre signe de l’importance passée d’Ipoh, elle a été la première ville électrifiée de Malaisie.


Nous retrouvons aussi les shophouses que nous avons vus à Georgetown. La promenade est encore une fois très agréable. Nous marchons tranquillement dans les rues et rentrons de temps en temps dans les boutiques d’artisanat local, les quelques librairies chics et autres magasins tendances. Tout ceci dans des bâtiments légèrement décrépis au charme fou.


Parmi les rues sympathiques, nous apprécions Market Street et Concubine Lane où nous tombons sur le marché Kong Heng Block. Y sont vendus des produits faits mains au milieu d’un bâtiment ancien à l’atmosphère underground.




Du street art, du street art et encore du street art
Tout comme à Georgetown, il y a de nombreuses œuvres de street art à Ipoh. L’artiste Ernest Zacharevic a aussi exprimé son talent ici avec une dizaine d’œuvres. La ville en a fait une brochure spéciale où est décrit un parcours de la ville avec comme sujet les fresques de l’artiste.


Un autre artiste, Erik Lai, a lui aussi laissé libre cours à son talent dans la rue Jalan Masjid avec des œuvres sympas et très variées.


A l’inverse de Georgetown où finalement il n’y avait pas tant de fresques ou de peintures, nous avons l’impression que le vieil Ipoh est plus fourni avec des artistes différents. C’est aussi dû au fait que de nombreux magasins jouent cette carte en demandant à des artistes de faire des peintures sur leur devanture.

Visite de Ho Yan Hor Mansion
Ce musée retrace la success story du docteur Ho Kai Cheong. Parti de zéro (enfin, de 4 dollars…), il a construit une entreprise prospère de thé médicinal. Toujours en vie, il est un fils de chinois arrivé en Malaisie pour travailler. Après des études de biologie et de médecine, il a l’idée de créer des thés médicinaux qui sont des thés mélangés à de nombreuses plantes.

Le bâtiment est en fait sa maison qui au fur et à mesure s’est transformée en magasin, puis en petite usine avant que son commerce ne soit déplacé dans une usine plus grande dans les environs de Ipoh. Nous pouvons donc voir les différentes pièces avec des éléments de décorations de l’époque et de nombreuses explications.

La visite se termine par une dégustation de thés : un pour les troubles du sommeil, un qui régule la température du corps et un dernier qui a priori guérit tous les maux. Ce dernier n’est pas trop notre tasse de thé (ahah).
Visite de la Pet Soo Mansion
Juste à côté du musée Ho Yan Hor se trouve la Pet Soo Mansion. Il s’agissait en fait d’un club privé de gentlemen qui a ouvert ses portes à la fin du 19ème siècle. Pour pouvoir appartenir à ce club très sélect de la ville, il fallait tout d’abord être Hakka, c’est à dire un chinois de l’ethnie Hakka. Au cours du 19ème siècle, de nombreux chinois de cette ethnie ont émigré dans la région, notamment à cause de la guerre de l’opium (voir notre article sur Hong Kong).

La deuxième condition pour rentrer dans le club est d’être propriétaire d’une mine d’étain. Il y avait tellement d’étain dans la région et la demande était tellement forte à cette époque que les mines poussées comme des champignons.

Enfin, il fallait être… un homme! Les femmes étaient interdites dans le bâtiments. Enfin pas toutes… Ce club était très privé, à tel point qu’il existait des autorisations officielles autorisant ses membres à pratiquer des activités illégales à l’intérieur. C’était donc un lieu où les membres fumaient l’opium, jouaient beaucoup et… faisaient appel aux services de prostitués!

La visite est très intéressante et bien construite. Nous apprécions les décors et la guide est intarissable sur les lieux. Il est aussi passionnant de découvrir comment était extrait l’étain et comment se développait ce marché.

Retour vers le futur au Time Tunnel
Sur les conseils d’un habitant de Ipoh, nous allons visiter le Time Tunnel. Il ne s’agit pas d’un musée à proprement parlé mais plus d’une accumulation d’objets anciens.


Nous trouvons que ce lieu a bien sa place à Ipoh au milieu de son atmosphère vintage. Sans être un musée, il y a tout de même quelques panonceaux qui expliquent l’histoire de la Malaisie à partir du milieu du 20ème siècle.


Infos pratiques
Logement : nous avons tout d’abord logé au Mari Hostel. Pour 67,5 ringitt, nous avions une chambre double avec salle de bain commune. L’endroit est assez sympa, dans l’ambiance d’une auberge de jeunesse. Ensuite, nous avons été à la guesthouse Grayhaus Soho. Nous avons eu une chambre avec salle de bain privative pour 75 ringitts. Il y a un coin petit déjeuner avec café, thé et toast en libre service. C’était très bien et les propriétaires sont très gentils.
Transport : nous venions de Georgetown. Nous avons fait la route en 3h en bus pour 28 ringitts par personne.
2 Comments
ça fait fait du bien de repartir en Malaisie à travers cet article. merci. on a beaucoup apprécié cette ville si cosmopolite. les oeuvre d’Ernest Zacharevic sont vraiment très belles. Ipoh dégage vraiment une ambiance particulière.
Nous avons énormément notre passage à Ipoh et en Malaisie d’une manière générale. Nous n’avions pas prévu de passer par là durant notre voyage mais nous ne regrettons pas. Merci pour ton commentaire, cela nous fait très plaisir. A+